Faut-il interdire le foot-ball à l’école ?
Ce titre provocateur a pour objet d’attirer l’attention sur les fonctions primordiales de la pratique sportive.
Le sport est une activité ludique (jouée), qui se propose d’être éducative grâce au développement, des capacités physiques – force, vitesse, endurance, souplesse, coordination - des capacités mentales – détermination, persévérance - et de participer à la socialisation des jeunes sportifs par le respect de l’autre à travers le respect de la règle.
Le jeu de Foot-ball possède donc, à priori, ni plus ni moins de qualités éducatives que de tout autre jeu de balle collectif - il permet de courir, de coopérer et d’utiliser d’autres coordinations spécifiques que celles naturellement manifestées pour la manipulation d’objets (de balles en la matière). À ce titre il a parfaitement sa place dans le panel des sports collectifs que l’éducateur peut proposer à ses élèves.
Mais qu’en est-il sur le terrain ?
Un élève en milieu scolaire a tout au plus 2 heures de pratique sportive par semaine - c’est dire le peu de temps dont dispose l’enseignant pour assumer sa tâche éducative – alors que par ailleurs l'élève « baigne » dans la saturation médiatique permanente du foot-ball spectacle.
Ainsi, d’un côté l’éducateur s’efforce d’inculquer le respect de la règle, de l’autre la télévision montre des tricheurs professionnels qui, à chaque match, tirent le maillot de l’adversaire, se roulent au sol sans cause apparente, feignent la blessure, laissent traîner un pied, dévient la balle de la main, insultent ou menacent l’arbitre sans que, le plus souvent, aucune sanction ne soit prise à leur encontre. Qui plus est, lorsque le tricheur est démasqué aux yeux de tous, il y a encore des personnes pour justifier ces tricheries sous des prétextes fallacieux.
On croît rêver.
Comment, dans ce contexte un élève jeune, donc par définition influençable, peut-il trouver les repères nécessaires à sa socialisation ?
La situation est pour le moins inquiétante. Il ne faut alors pas feindre la surprise quand une certaine jeunesse en mal d’insertion et de repères, sans règles de conduites familiales, à qui on expose à l’évidence l’impunité de tricheurs adulés, n’aient plus de comportements sociaux acceptables et se livrent à tous les débordement possibles ?
À cet égard le foot-spectacle ne joue pas le rôle éducatif qu’il pourrait et devrait avoir. Il est quand même étonnant que lors des matchs de rugby - jeu violent par nature - des murs de protection entre public et joueurs ne soient pas nécessaires, non plus que de mobiliser l’armée pour protéger les biens et les personnes et que la règle, comme l’arbitre, soient respectés.