Particularités des Rapaces Nocturnes.

Les Rapaces Nocturnes sont des rapaces qui chassent en principe la nuit, car certains rapaces nocturnes, même sous nos latitudes – la chouette Effraie par exemple – peuvent parfaitement chasser le jour. Dans les régions arctiques, pendant les mois d’été, tous les rapaces nocturnes chassent évidemment en plein jour.

Quoi qu’il en soit, les Rapaces Nocturnes sont particulièrement bien adaptés à la chasse de nuit :

..........1) Ils ne perçoivent pas les couleurs, puisque leur rétine est exclusivement tapissée de cellules en forme de bâtonnets, responsables de la vision en noir et blanc. De ce fait leur vision nocturne est excellente, probablement 100 fois supérieure à la nôtre. Cette vision en noir et blanc explique pourquoi les Nocturnes, dépourvus d’odorat, ne sont jamais charognards – en noir et blanc un animal mort n’est pas discernable de son environnement.
..........2) Ils sont pourvus d’un plumage particulier qui assourdit complètement le bruit que leurs ailes pourraient faire pendant le vol. Le plumage de couverture est épais et mou, mais surtout les plumes de vol présentent, sur les bordures, des petites barbules duveteuses, qui éliminent le chuintement des plumes quand elles fendent l’air.
..........3) Ils disposent d’une acuité auditive exceptionnelle qui leur permet de localiser leurs proies à grandes distances uniquement à la perception des bruits ténus qu’elles font en s’activant. Par exemple, les conduits auditifs de la Chouette Effraie, qui a été largement étudiée en laboratoire, sont dissymétriques - l’un est de forme circulaire alors que l’autre à la forme d’un croissant. Il en découle une grande sensibilité et une grande précision dans la localisation de sons. De son poste d’affût l’Effraie peut repérer à « l’oreille » un rongeur jusqu’à 200m.

À la différence des rapaces diurnes qui ne digèrent ni poils, ni plumes, les Rapaces Nocturnes ne digèrent pas non plus les os, en particulier les os du crâne. Leurs "pelotes de réjection » peuvent être facilement distinguées de celles des rapaces diurnes. Elles servent souvent aux biologistes pour déterminer, non seulement leur régime alimentaire, mais aussi la présence des « micro mammifères » d’une région.